Suite enfin

Six années d’intervalle depuis la parution du précédent volume de ce qui sera, peut-être la nouvelle intégrale majeure des Concertos pour clavier de Mozart. Assurément, Kristian Bezuidenhout va « piano », et cette fois grave deux Concertos dont les tonalités altérées se répondent.

Le ton est plus prudent que dans les deux premiers volumes, l’ornementation plus discrète, le jeu « à coté du texte » (avec l’orchestre, en commentaire dans les césures) toujours aussi passionnant, tire l’oreille davantage dans la grande fantaisie qui anime un 18e assez prodigieux, que dans un Jeunehomme peut-être fait trop tradition.

Ah oui, élément majeur, si les Freiburgeois sont toujours là, le chef a changé. La miraculeuse écoute mutuelle entre le pianiste et Petra Müllejans ne se retrouve pas tout à fait ici, surtout pour le Jeunehomme (ceci expliquant peut-être cela).

L’accord revient pour le 18e, fait très petit opéra (on entend Barberine cherchant son épingle dans l’Andante), avec ce mélange de brio et de poésie qui est le secret de Kristian Bezuidenhout : le pianofortiste trouve alors dans son beau pianoforte ces couleurs si émouvantes, ce cantabile désarmant, vertus toutes mozartiennes consubstantielles à son art depuis ses débuts.

LE DISQUE DU JOUR


Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Concerto pour clavier et orchestre No. 9 en mi bémol majeur, K. 271
« Jeunehomme »

Concerto pour clavier et orchestre No. 18 en si bémol majeur, K. 456

Kristian Bezuidenhout, pianoforte
Freiburger Barockorchester
Gottfried von der Goltz, leader

Un album du label harmonia mundi HMM902332
Acheter l’album sur le site du label harmonia mundi ou sur Amazon.fr – Télécharger ou écouter l’album en haute-définition sur Qobuz.com

Photo à la une : le pianofortiste Kristian Bezuidenhout – Photo : © DR