Expressionniste, la 5e Symphonie ? Semyon Bychkov répond non : il la débarrasse de ses excès, en magnifie les sonorités âpres, et modère les tempos. La succession des trois premiers mouvements ne produit pas le sentiment de réitération si communément éprouvé.

Distante, mesurée, la Trauermarsch surprend par son absence de pathos, alors que le second mouvement construira mesure à mesure sa fabuleuse tempête.

Les souffleurs tchèques n’ont plus les verdeurs des temps anciens, dommage certes, mais cela aurait déparé dans la lecture absolument classique voulue par Semyon Bychkov, dont le Scherzo est le pivot : chaque épisode est en détaillé, au point de le rendre séquentiel, défaut que compensent les épisodes lyriques, envoûtants, tout comme les gris colorés d’un Adagietto sur les pointes, phrasé mais sans trainer.

Finale solaire, exultant, une simple ligne droite qui étonne, mais ne fait redite à aucune autre version.

LE DISQUE DU JOUR

Gustav Mahler (1860-1911)
Symphonie No. 5

Orchestre Philharmonique Tchèque
Semyon Bychkov, direction

Un album du label Pentatone PTC5187021
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Photo à la une : le chef d’orchestre Semyon Bychkov, en 2019, à la tête de l’Orchestre Philharmonique Tchèque – Photo : © Petra Hajska