Le clavecin d’abord. Une nouveauté sortie en 2021 des ateliers de Bruce Kennedy qui s’est inspiré de Blanchet pour produire un instrument élégant, subtil, aux couleurs mordorées dont Ignacio Prego se régale.
Il le fait danser au long d’une Troisième Suite anglaise dont il mesure les élans, faisant chanter les polyphonies, élargissant dans les Gavottes, pour donner de l’ampleur au discours et mieux en savourer la musette. Comment ne pas entendre que ce bel instrument un peu secret s’incarne plus naturellement encore dans les architectures solaires des deux Partitas ?
L’allant de la Troisième, pleine de danses un peu fières (la Burlesca qu’il joue comme du Scarlatti, bien vu !), l’imaginaire subtil de la Cinquième, avec ses ballets lyriques, ses petits exercices malicieux (le Tempo di Minuetto) trouvent dans son jeu sans façon, toujours un peu nostalgique, des respirations poétiques, une grâce, secrets des affinités électives qui, depuis ses Goldberg, le relient à l’univers Bach dans ce qu’il a de plus tendre, de plus lyrique.
LE DISQUE DU JOUR
Johann Sebastian Bach (1685-1750)
Partita No. 3 en la mineur, BWV 827
Suite anglaise No. 3 en sol mineur, BWV 808
Partita No. 5 en sol majeur, BWV 829
Ignacio Prego, clavecin
Un album du label Glossa GCD923533
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Photo à la une : le claveciniste Ignacio Prego – Photo : © DR