Les feux d’artifices des deux Cahiers des Variations Paganini explosent sous les doigts voraces de Joseph Moog : pianisme ardent, virtuosité invisible qui forcent l’admiration dans un opus où Brahms ne ménage guère son interprète. L’électricité du jeu est fabuleuse, et magnifie l’œuvre.
Pourtant, ce sera dans les deux cahiers de Schumann, délaissés par les pianistes effrayés par l’absolue virtuosité qu’ils exigent, que le jeune homme transcendera son art.
Les dix doigts fusent, emportant les traits insensés, mais surtout colorent et chantent, transfigurant cet ensemble en rien mineur dans le vaste catalogue du compositeur, qui y aura infusé bien plus de son univers que de celui de Paganini, prétexte à des divagations poétiques et fulgurantes que ce piano-monde envole, souverain, parcourant de mains légères les précipices et les sommets, tel un équilibriste !
Fascinant et indispensable à toute discothèque Schumann.
LE DISQUE DU JOUR
Johannes Brahms (1833-1897)
Variations sur un thème de Paganini, Op. 35
Robert Schumann (1810-1856)
6 Études d’après Paganini,
Op. 3
6 Études d’après les Caprices de Paganini, Op. 10
Joseph Moog, piano
Un album du label Onyx Classics 4236
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Photo à la une : le pianiste Joseph Moog – Photo : © DR