Sentier retrouvé

« Images poétiques sonores » serait peut-être une traduction possible, celle que suggère Leif Ove Andsnes qui retrouve enfin son piano versicolore perdu au long d’un cycle Mozart gris-trottoir pour le même éditeur.

Ouf !, le revoilà tout grand pianiste qu’il est, et s’attachant à un cahier majeur du piano tchèque où Dvořák égale les livres d’aquarelles de Fibich et les voyages transcendantaux de Janáček.

L’Opus 85, écrit dans une sorte de fièvre créatrice au printemps 1889, derrière son côté feuillet d’album, cache des contes, des sortilèges, et des images vivantes, après l’entrée mystérieuse de ce Chemin du crépuscule, pièce inouïe.

Leif Ove Andsnes narre ce cycle aux arrière-plans schumanniens, en savoure les raffinements harmoniques quasi debussystes (Grieg alors anticipait également ainsi), exalte les mélodies et les danses (sublime Rêverie nostalgique), faisant de cet album l’entrée idéale pour qui voudra découvrir cette part encore trop méconnue de l’univers de Dvořák.

LE DISQUE DU JOUR

Antonín Dvořák (1841-1904)
Poetické nálady, Op. 85,
B. 161

Leif Ove Andsnes, piano

Un album du label Sony Classical 194399120927
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Photo à la une : le pianiste Leif Ove Andsnes – Photo : © DR