Élisabeth Jacquet de la Guerre aura porté l’art de la Cantate française à son point d’incandescence. C’est vrai, par le sujet lui-même de sa saisissante Sémélé, si pleine d’audaces italiennes, d’une puissance suggestive auquel l’écriture du petit ensemble instrumental participe autant que l’espressivo de l’écriture vocale, ce que le soprano de caractère de Maïlys de Villoutreys saisit avec ardeur jusque dans les lamentos.
Le ton plus intense encore de Judith, sixième opus du Premier Livre de Cantates françaises tirés de « L’Écriture », avec son hypnotique sommeil de flûte avant la décollation, tire le tout vers une fabuleuse scène d’opéra, toute l’équipe invitant le théâtre dans les épisodes qu’enchaîne la vérité de l’action dramatique.
C’est bien vu, surtout admirablement réalisé, comme les deux œuvres instrumentales qui entourent les cantates, la Suite en sol majeur étant enregistrée en première mondiale.
LE DISQUE DU JOUR
Elisabeth Jacquet de la Guerre (1665-1729)
Sémélé – Cantate française
No. 1
Sonate en trio No. 4 en
sol mineur
Judith – Cantate française
No. 6 sur des sujets tirés de
« L’Écriture », Livre I
Suite en sol majeur, extrait des « Pièces de clavecin qui peuvent se jouer sur le violon, Livre II »
Maïlys de Villoutreys, soprano
Ensemble Amarillis
Un album du label Evidence Classic EVCD088
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Photo à la une : la hautboïste Héloïse Gaillard – Photo : © Léonard de Serres/Abbaye Royale de Fontevraud