Dans sa jolie note d’intention, Alim Beisembayev avoue que les pianistes qui lui ont ouvert l’univers des Études d’exécution transcendante sont, dans l’ordre, Cziffra, Richter et Kissin, mais dès le Preludio, lancé comme une bombe, ce piano qui avoue ses cordes de métal, cet appétit athlétique, cet héroïsme du geste évoquent pourtant Lazar Berman, et personne d’autre, jusque dans l’inverse absolue, la canzone de Paysage qu’il modèle en poète.
On courra donc à Mazeppa où les muscles n’assurent pas obligatoirement de l’endurance, ce que la santé du pianiste ignore, jetant le cosaque par-dessus sa monture ; simplement bluffant, et à l’inverse les diaprures, la féminité de Ricordanza, si subtilement dites jusque dans les silences, si ce virtuose n’est pas aussi un poète !
Des doigts de feu pour Wilde Jagd, un éclairagiste inspiré pour Chasse-neige, et puis, délivré de la pression des Études soudain comme il chante dans La leggierezza !
Vite d’autres disques !
LE DISQUE DU JOUR
Franz Liszt
(1811-1886)
12 Études d’exécution
transcendante, S. 139
3 Études de concert, S. 144
(extrait : II. La leggierezza)
6 Consolations, S. 172
(extrait : No. 3 en ré bemol majeur)
Alim Beisembayev, piano
Un album du label Warner Classics 505419729451
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Photo à la une : Photo : © Olivia Da Costa