Comment peut-on avoir quasiment oublié l’héritage de Toscha Seidel ? Ses années d’Hollywood auraient-elles fini par entacher le souvenir de son jeu impeccable, de son archet toujours vif formé à l’école de Leopod Auer, simplement l’un des plus grands virtuoses de l’école russe ?
Heureusement, Raymond Glaspole a pu réunir une belle brassée de 78 tours et d’acétates que l’équipe de Parnassus s’est ingéniée à retranscrire au mieux.
Héritage pourtant inégal : ce vibrato outrancier dans l’Ave Maria est d’un autre temps, pas l’archet léger, fusant, irrésistible des trois Kreisler ou le déploiement des registres dans un étrange Poème de Chausson que Stokowski lui paysage ; tempos lentissimes, archet de théâtre, tout un monde disparu qui chante une fois encore : on est en 1945, l’étoile de Seidel va irrémédiablement décliner, les années cinquante lui seront fatales, mais ce beau disque utile le montre toujours au mieux de son art avant que les désordres mentaux ne l’éloignent à jamais de son violon, laissant l’autre élève de Leopold Auer, Jascha Heifetz, seul maître du jeu.
LE DISQUE DU JOUR
Toscha Seidel
Rare and Newly Re-Mastered!
Œuvres de Joseph Achron, Fritz Kreisler, Franz Schubert, Henryk Wieniawski, Jenő Hubay, César Cui, Edouard Lalo, Felix Mendelssohn Bartholdy, Alfred Margis, Cecil Burleigh, Nikolai Rimski-Korsakov, Camille Saint-Saëns, Ignacy Jan Paderewski, Alfredo d’Ambrosio, Ernest Chausson et John William Kellette
Toscha Seidel, violon
Un album du label Parnassus PACL95010
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Photo à la une : le violoniste Toscha Seidel – Photo : © DR