Brahms heureux

Victor Julien-Laferrière et ses musiciens ouvrent le disque par la Seconde Sérénade, cor alpestre, flûtes et hautbois de futaie, clarinette de pâtre, c’est avouer non un hypothétique retour du jeune Brahms vers le modèle baroque, mais bien une échappée belle vers une Arcadie musicale intemporelle.

Le violoncelliste qui a délaissé son archet pour la baguette fait chanter tout cela avec des tendresses, une imagination dans les accents, un dolce dans les phrasés qui vont au cœur de cette petite merveille pas assez courue au disque. La Première l’est à peine plus, appelant un grand orchestre qui la transforme trop souvent en symphonie – Sir Adrian Boult, Claudio Abbado, Kurt Masur, Michael Tilson Thomas l’ont projetée dans cet univers – alors même qu’un ensemble plus modeste en capture mieux l’esprit.

Giocoso, lumière rasante, rythmes élancés : l’Orchestre Consuelo lui donne un petit côté magyar, le chef soignant les détails, raffinant les atmosphères, cherchant derrière le pur charme un peu de nostalgie. C’est très bien vu, et semble se souvenir de la version, avec un effectif semblable, réalisée voici quelques lustres par Sir Charles Mackerras et ses Ecossais. Laissez-vous tenter.

LE DISQUE DU JOUR

Johannes Brahms (1833-1897)
Sérénade pour orchestre No. 2 en la majeur, Op. 16
Sérénade pour orchestre No. 1 en mi mineur, Op. 11

Orchestre Consuelo
Victor Julien-Laferrière,
direction

Un album du label Mirare MIR660
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Photo à la une : le violoncelliste et chef d’orchestre Victor Julien-Laferrière – Photo : © Jean-Baptiste Millot