Des concertos ? Un théâtre !, c’est ce qu’avoue Claire Huangci dans un jeu plein de fantaisie, débordant de couleurs et d’accents, plaisir partagé avec Howard Griffiths qui lui dresse de magnifiques décors.
Ensemble, ils entrent dans ce triptyque où Mozart émancipe son piano pour en faire un personnage avec le second de la série : la grand geste du 16e Concerto, avec son Allegro de plein air et son Andante délicieux leur va comme un gant, ils s’y amusent et y poétisent dans une complicité rafraîchissante, qui fait le Rondo final irrésistible.
Giocoso, le 15e Concerto est pure fantaisie sous les doigts de la pianiste, et les bois du Mozarteumorchester Salzburg lui donnent des airs de sérénade, alors que la pianiste en soigne les légères ombres portées, merveille qui introduit à l’éden du 17e Concerto, son Arcadie irréelle à force de soleil, fabuleusement détaillée, avec dans les timbres même de ce piano une touche un peu nostalgique au détour d’un phrasé. Finale irrésistible, jusque dans la petite tempête de la coda, si finement réalisée.
Je sais bien que le principe de la série veut un interprète différent à chaque album, mais un duo si inspiré ne devrait pas en rester là dans les Concertos de Mozart.
LE DISQUE DU JOUR
Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Concerto pour clavier et orchestre No. 16 en ré majeur,
K. 451
Concerto pour clavier et orchestre No. 15 en si bémol
majeur, K. 450
Concerto pour clavier et orchestre No. 17 en sol majeur,
K. 453
Claire Huangci, piano
Mozarteumorchester Salzburg
Howard Griffiths, direction
Un album du label Alpha Classics 928
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Photo à la une : la pianiste Claire Huangci – Photo : © DR