Cherubini avait à peine vingt ans et était encore loin de sa Medea, pas même monté à Paris mais déjà démangé par le démon de l’opéra : le Teatro della Pergola de Florence verrait bientôt son Armida abbandonata, mais pour l’heure il compose six Sonates destinées au clavecin que Simone Pierini a bien raison de jouer sur un très sonore pianoforte historique signé Johann Hasselmann.
C’est d’ailleurs cet instrument spectaculaire, et le jeu de grand caractère du pianiste, qui font tout l’intérêt du disque. Embarrassées de formules convenues, sans véritable imagination mélodique, toutes en rythmes et en brio, ces Sonates qui semblent n’avoir entendu ni Haydn ni Mozart, s’oublient aussi vite qu’elles s’écoutent, avec leurs deux mouvements prestes. Rien du futur Cherubini n’y paraît et l’album n’aurait qu’un intérêt documentaire s’il ne révélait un interprète aussi séduisant.
LE DISQUE DU JOUR
Luigi Cherubini (1760-1842)
6 Sonates pour le clavecin ou le pianoforte (Milan, 1780)
No. 1 en fa majeur
No. 2 en ut majeur
No. 3 en si bémol majeur
No. 4 en sol majeur
No. 5 en ré majeur
No. 6 en mi bémol majeur
Simone Pierini, pianoforte
Un album du label Brilliant Classics 96346
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Photo à la une : le compositeur Luigi Cherubini – Photo : © DR