On sait la dévotion de Mendelssohn pour la renaissance de l’œuvre de Bach, dont l’influence fut si sensible dans les deux grands oratorios qu’il nous a laissés. Pourtant aussi puissant que soient les paraboles d’Elias et Paulus (qui avouent aussi un tropisme haendélien certain), elles masquent une production religieuse profuse et relativement ignorée : cantates, motets, psaumes, etc.

Pour ce disque qui fera office de premier pas idéal dans cette part de l’univers de Mendelssohn, Philipp Ahmann en reste strictement à des pages a capella, où Mendelssohn semble parfois plonger sa plume dans les anciennes polyphonies, il remonte au-delà de Bach.

Quelques opus sont saisissants, comme le Psaume XXII qui conclut l’Opus 78 où le chœur répond aux appels du ténor avant de s’élancer dans une exaltation dramatique comme inspirée de certaines pages de la Passion selon Saint Jean. Partout l’invention mélodique, le sens dramatique, les audaces d’écriture surprennent, mis en lumière par la précision du chef, et la subtilité des choristes de Leipzig.

Commencez l’audition par le chef-d’œuvre de l’album : le troisième Motet de l’Opus 69, laudation rayonnante si touchante.

LE DISQUE DU JOUR

Felix Mendelssohn Bartholdy (1809-1847)

Psaume 100 « Jauchzet dem Herrn, alle Welt », MWV B 45
3 Psaumes-motets, Op. 78, MWV B 41, B 46, B 51
2 Chœurs sacrés, Op. 115
Missa brevis, MWV B 57
« Die deutsche Liturgie »
(3 extraits : No. 3. Kyrie ;
No. 4. Ehre sei Gott in der Höhe ; No. 10. Heilig)
Zum Abendsegen, MWV B 12
Hebe deine Augen auf (extrait de l’oratorio « Elias, Op. 70 »)
Denn er hat seinen Engeln befohlen über dir, MWV B 53
3 Motets, Op. 69, MWV B 60, B 58, B 59
Heilig, MWV B 47

MDR-Rundfunkchor
Philipp Ahmann, direction

Un album du label Pentatone PTC 5187064
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Photo à la une : le chef de chœur Philipp Ahmann –
Photo : © MDR/Andreas Lander