Renaissance

J’étais passé à côté du premier volume des nouveaux enregistrements des Concertos de Mozart selon Robert Levin, alpha d’une série qui complétera celle demeurée inachevée pour L’Oiseau-Lyre. Le pianofortiste adosse l’élégance sereine, assez Noces de Figaro, du Concerto en ut majeur à l’ardeur épique du Concerto en ré mineur, où Richard Egarr convoquera illico Don Giovanni.

Clavier dissert mais jamais bavard, omniprésent mais jamais encombrant, qui jouera dans les tuttis d’orchestre pour se chauffer, et maintenir à flot un discours constant. Aucune crainte de sur-orner, même pour l’intangible ligne si pure de l’Andante du No. 21, qui avance et parle, loin des suspensions que tant y auront savourées. Le Mozart de Robert Levin est intranquille, sur-actif ; il en dérangera plus d’un, mais le vrai miracle est bien qu’il se plie avec tant de naturel dans l’éthique et la poétique mozartienne.

Prodigieux doublé avec poil à gratter, qui avive encore mon regret de ne pas voir cette parfaite équipe nous refaire tout le cycle, mais qui sait ? Edition somptueuse, livret passionnant réservé aux anglophones, quelle mine !

LE DISQUE DU JOUR

Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Concerto pour piano et orchestre No. 21 en ut majeur, K. 467
Concerto pour piano et orchestre No. 24 en ut mineur, K. 491

Robert Levin, pianoforte
Academy of Ancient Music
Richard Egarr, direction

Un album du label Academy of Ancient Music AAM041
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Photo à la une : le pianiste Robert Levin –
Photo : © Laura Pleifer/ECM Records