Folie

Ce clavier qui rugit une tempête après avoir fait piaffer le destrier, avant de conduire la galop de Mazeppa jusqu’en enfer ! Décidément les Etudes d’exécution transcendante ont de la chance au disque ces derniers temps.

Après le geste mercurien de Francesco Piemontesi, raffinant les paysages et élevant le discours, Haochen Zhang les entend et les joue dans une démesure toute romantique.

Son grand piano spectaculaire emporte dans autant d’incendies Wilde Jagd, comme les fusées du Preludio qui d’emblée montrent ses mains et ses épaules athlétiques.

Immense, et tout aussi intense dans les études poétiques : Chasse-neige irréel, Feux-follets iridescents, jusqu’aux pianissimos de Paysage qui montre autant qu’il évoque, car Haochen Zhang peint à fresque sans négliger aucun détail, au point que le raffinement des couleurs, l’élégance des phrasés, l’émotion des accents emplissent les muscles de ce clavier fulgurant.

Quel disque ! Où la vraie stature de ce lauréat du Van Cliburn dont j’ai suivi chaque album, se révèle enfin dans toute sa plénitude.

LE DISQUE DU JOUR

Franz Liszt (1811-1886)
12 Études d’exécution transcendante, S. 139

Haochen Zhang, piano

Un album du label BIS Records 2681
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Photo à la une : le pianiste Haochen Zhang – Photo : © DR