Lorenzo Soulès ouvre son nouvel album avec les mystères des deux Livres d’Images, manière de placer l’alpha du piano moderne chez Debussy.

Pour les compositeurs français c’est une évidence, mais certains auront pris chez l’auteur de Jeux assez pour s’en séparer avec fracas : il faut entendre comment le jeune pianiste français arde le grand geste du Triquet rieur, oiseau que Messiaen voit un peu diabolique et facétieux : ce qui y reste de Debussy n’est que l’audace, alors que la ténébreuse Mandragore de Tristan Murail marie Debussy et Ravel dans de sombres éclats somptueux que Lorenzo Soulès dore de sonorités de gamelan.

Magnifique, comme les brèves rarifiées des Piano Figures de George Benjamin, vrais jeux de timbres avec un peu d’îles de la Sonde, haïkus capricieux où le Debussy fantasque transparaît parfois, davantage en tous cas que dans les deux Etudes de Philippe Manoury.

Mais avant de plonger dans ce piano d’aujourd’hui, savourez le précis poétique de Poissons d’or.

LE DISQUE DU JOUR

Images…
Claude Debussy (1862-1918)
Images, Cahier I, CD 105,
L. 110
Images, Cahier II, CD 120,
L. 111
Olivier Messiaen (1908-1992)
Catalogue d’oiseaux (2 extraits : No. 12. Le traquet rieur ;
No. 8. L’alouette Calandrelle)
Tristan Murail (né en 1947)
La Mandragore
Philippe Manoury (né en 1952)
Deuxième livre d’étude (2 extraits : Dérèglements ; Réseaux)
George Benjamin (né en 1960)
Piano Figures

Lorenzo Soulès, piano

Un album du label B Records LBM055 (Collection Concours d’Orléans Live)
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Photo à la une : le pianiste Lorenzo Soulès – Photo : © DR