Les Etudes du Faune

Le crayon et le pinceau. Steven Osborne bouclant son intégrale Debussy menée avec patience aborde les Etudes comme un paradis sonore, couleurs jetées à baquet comme dans l’abondance faussement désordonnée d’une toile de Bonnard, échappées belles lyriques que des mains infiniment mobiles, des poignets souples décorent d’infinies nuances qui jamais ne distendent les rythmes.

Tout cela, dans un Steinway si opulent et si véloce, confine à un érotisme qu’avait déjà illustré avec cette même magnificence Joseph Moog. Ce sont les Études du Faune, lascives, sensuelles, flamboyantes, et soudain mystérieuses pour les échos des Sonorités opposées où rode un clairon fantomatique dans des écharpes de brume.

Admirable version, qui ajoute après celle de Philippe Bianconi un autre disque majeur consacré à cet opus fondateur du piano moderne. Steven Osborne donne aussi l’Étude retrouvée par Roy Howat en coda d’un album où il magnifie en trois poèmes poudreux ou fulgurants Pour le piano, raffine La Plus que lente, et ose une lecture au noir, quasi tragique de la Berceuse héroïque.

LE DISQUE DU JOUR

Claude Debussy (1862-1918)
12 Études, Livres I & II,
CD 143, L. 136

Pour le piano, CD 95, L. 95
La plus que lente, CD 128,
L. 121

Berceuse héroïque, CD 140,
L. 132

Étude retrouvée (reconstruction : Howat)

Steven Osborne, piano

Un album du label Hypérion CDA68409
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Photo à la une : le pianiste Steven Osborne – Photo : © Benjamin Ealovega