Gloire aux Finlandais ! Ils poursuivent sous la direction de leur nouveau directeur musical un cycle Lutosławski commencé sous la baguette analytique d’Hannu Lintu qui aura eu le temps de graver les quatre Symphonies et Jeux vénitiens.
Nicholas Collon n’est pas moins implacablement précis au long d’une lecture au scalpel du Concerto pour orchestre, partition heureuse au disque ces derniers temps (Krzysztof Urbański en avait signé pour Alpha une proposition transcendante), dont il fait entendre, derrière les grands décors bartokiens, l’avènement de la syntaxe si percutante qui éclatera dans les délires sonores de Novelette, complément éclairant ajouté en coda du disque.
Mais restons au Concerto : chaque détail en scintille, chaque gramme de cette poudre d’or des percussions (le Capriccio), de ces filets de brume (début de la Passacaille, je note un petit côté Britten), y résonne avec un naturel confondant. Le Finale, avec sa coda démiurgique (et non coupée), est anthologique.
La grande Partita, œuvre roide coulée de la plume la plus sévère maniée par Lutosławski depuis le Concerto pour violoncelle, est sauvé de sa sécheresse par l’archet lyrique de Christian Tetzlaff, qui en humanise les violences dans les jeux de timbres savamment dosés des Finnois. Ils semblent avoir trouvé en Nicholas Collon mieux qu’un directeur, une source d’inspiration.
LE DISQUE DU JOUR
Witold Lutosławski
(1913-1994)
Concerto pour orchestre
Partita pour violon et orchestre
Novelette
Christian Tetzlaff, violon
Orchestre Symphonique de la Radio Finlandaise
Nicholas Collon, direction
Un album du label Ondine ODE 1444-2
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Photo à la une : le chef d’orchestre Nicholas Collon –
Photo : © Markku Ulander