Les Alma, rompus au répertoire de la Mitteleuropa – leur premier disque était consacré aux opus d’Erwin Schulhoff – bouclent ici leur intégrale des Quatuors de Korngold dont le premier volume m’avait échappé.
Aussi magnifique que soit leur interprétation du Premier Quatuor, Korngold y hésite entre les consonnances lyriques de son vocabulaire et une fantaisie un peu acide où quelques piques semblent prises à la Seconde Ecole de Vienne – le Quatuor Rosé, si versé dans la défense de Schönberg et de ses disciples sera son créateur – c’est le grand Quintette avec piano, symphonie carinthienne emplie de thèmes rayonnants, bercée d’accents savoureux, qui enchante d’abord.
Severin von Eckardstein n’y est pas pour peu, espiègle dans l’Allegro, tour à tour impérieux dans le Finale qui comporte des pages d’une haute fantaisie, mais écoutez seulement l’immense nocturne aux profondeurs mahlériennes de l’Adagio, ce clavier d’ombres qui chante dans l’éther des cordes, quelle émotion.
Si bien que je rêve qu’ils n’en restent pas là : la Suite Op. 23 (écrite pour Wittgenstein) les espère et le Trio aussi, si rarement enregistré.
LE DISQUE DU JOUR
Erich Wolfgang Korngold (1897-1957)
Quatuor à cordes No. 1 en la majeur, Op. 16
Quintette pour piano et cordes en mi majeur, Op. 15
Severin von Eckardstein, piano
Alma Quartet
Un album du label Challenge Classics CC72932
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Photo à la une : les membres du Quatuor Alma – Photo : © DR