Une évidence, décrétée un peu vite, veut qu’une part centrale de l’inspiration de Poulenc lui vienne en droite ligne de Mozart. Why not ?
Mais le gamelan hypnotique qui résonne à la fin de l’Allegro molto, l’épisode lyrique piano assez Prokofiev (jusqu’au trille), Mozart vraiment ? Et l’espagnolade à castagnettes ? Peut-être le petit thème du Larghetto en effet, mais je pencherai plutôt côté Couperin…
Peu importe, l’objet du disque sont les claviers multiples en concerto. Chez Mozart (et pour le Lodron avec l’appui de Karin Kei Nagano), Mari et Momo Kodama se régalent d’un jeu identiquement fluide qui ne résiste pas à un certain giocoso, Kent Nagano restant un peu sage, mais tous se libèrent dans un Poulenc savoureux dont le patchwork n’aura plus sonné aussi évident depuis la gravure du compositeur et de Jacques Février. Écoutez seulement.
LE DISQUE DU JOUR
Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Concerto pour trois pianos et orchestre [No. 7] en fa majeur, K. 242 « Lodron »
Concerto pour deux pianos et orchestre [No. 10] en mi bémol majeur, K. 365
Francis Poulenc (1899-1963)
Concerto pour deux pianos et orchestre en ré mineur, FP 61
Mari Kodama, piano
Momo Kodama, piano
Karin Kei Nagano, piano
Orchestre de la Suisse Romande
Kent Nagano, direction
Un album du label Pentatone PTC5187202
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Photo à la une : les pianistes Mari et Momo Kodama, Karin Kei Nagano, avec le chef Kent Nagano – Photo : © Lyodoh Kaneko