La Konzerthalle de Bamberg porte le nom d’un des chefs mythiques de cet orchestre majoritairement constitué de musiciens allemands issus de Bohème, Joseph Keilberth, qui laissa, en 1956, un enregistrement fabuleux, et largement mésestimé, de la Neuvième Symphonie avec cet orchestre (plus inspiré que sa gravure officielle avec Hambourg).
Jakub Hrůša, enregistrant l’ultime symphonie du Ménestrel de Dieu, s’en est-il souvenu ? Le sourd maelström de l’intrada, le chant éperdu des cordes, les élans et les modelés si misterioso du premier mouvement, avec déjà cette teinte mahlérienne aux bois et aux vents, quelle sombre merveille !, qu’un Scherzo fusant, sur les pointes vient comme contredire. Coup de génie par contraste, avant l’immense cantabile de l’Adagio, où Mahler s’invite absolument.
Cela en hérissera certains, pas moi qui ai toujours entendu dans cet inachèvement la musique qui devait en sourdre, quitte à découler d’une autre plume. Vite, la suite de cette patiente intégrale.
LE DISQUE DU JOUR
Anton Bruckner (1756-1791)
Symphonie No. 9 en ré mineur, WAB 109 (version 1894,
édition Nowak)
Bamberger Symphoniker
Jakub Hrůša, direction
Un album du label Accentus Music ACC30605
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Photo à la une : le chef d’orchestre Jakub Hrůša –
Photo : © Musacchio Ianniello & Pasqualini