Le Batuque aura suffi à lui assurer une renommée à coup de bis de concerts orchestraux. Le replaçant dans son exact contexte – il clôt le triptyque de l’« Épiphanie pastorale » qui va du sacré au profane dans des colorations afro-brésiliennes – Fabio Mechetti le fait entendre différemment, se gardant bien de tout spectaculaire, mais rendant son 6/8 avec une étourdissante précision.
Ce n’est pas la seule surprise de ce beau disque où l’autre visage d’Oscar Lorenzo Fernández – je célébrais voici peu ses belles œuvres de piano (voir ici) – paraît.
La Symphonie No. 1 (enregistrée en première mondiale) tourne casaque à la veine populaire, déploie un orchestre aux imaginations fantasques, cherche une langue singulière qui se réalisera à plein dans la grande symphonie narrative composée deux années plus tard, narrant la quête de Fernão Dias Pais Leme pour découvrir les mines d’émeraude au centre du continent.
Fresque épique qui occupa le compositeur quasi jusqu’à sa mort, testament de son art qu’il ne put jamais entendre, splendidement brossée par l’Orchestre Philharmonique de Minas Gerais, un des héros de cette passionnante série consacrée par Naxos et l’Etat brésilien à la musique brésilienne en dehors du continent Villa-Lobos.
LE DISQUE DU JOUR
Oscar Lorenzo Fernández (1897-1948)
Reisado do pastoreio
(Une épiphanie pastorale)
Symphonie No. 1
Symphonie No. 2 « O Caçador de Esmeraldas »
Minas Gerais Philharmonic Orchestra
Fabio Mechetti, direction
Un album du label Naxos 8.574412
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Photo à la une : le chef d’orchestre Fabio Mechetti – Photo : © DR