Hymne

La nature même, si minérale, de la phalange de Pittsburgh, suffirait à signer la singularité du parcours Bruckner de Manfred Honeck. Pour les arches de la Septième Symphonie, il éclaire ce granit qui faisait sa Neuvième si inextinguible. Le quatuor s’élève, les cuivres s’érigent tel des tuyaux d’orgues, les bois chantent des pastorales, surtout ce Bruckner refuse l’immobilité, les pupitres attaquent, les soli chantent, la battue creuse l’espace, modèle le temps (et non le tempo) au long d’un Allegro aux couleurs parsifaliennes.

Magique, et plus encore dans les raréfactions d’un Adagio commencé pourtant très appuyé, un peu Mahler. Peu à peu le silence s’impose, et une spiritualité rayonne, plus entendue depuis la gravure viennoise de Karl Böhm. Merveilleux paysages au long du Scherzo et du Finale, joués prestes et comme en détente après les élévations des deux premiers mouvements.

Mystique, le Resurrexit de Mason Bates composé pour les soixante ans de Manfred Honeck, l’est assurément, et saura surprendre par son orchestre où s’évoquent les épices d’un Moyen-Orient, d’une quasi Inde.

LE DISQUE DU JOUR

Anton Bruckner (1824-1896)
Symphonie No. 7 en mi majeur, WAB 107 (version 1883)
Mason Bates (né en 1977)
Resurrexit

Pittsburgh Symphony Orchestra
Manfred Honeck, direction

Un album du label Reference Recordings FR757SACD
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Photo à la une : le chef d’orchestre Manfred Honeck –
Photo : © Martha Rial