Pour Mendelssohn, Sir Charles Mackerras en resta à la Quatrième Symphonie et des pages du Songe d’une nuit d’été avec l’Orchestra of the Age of Enlightenment, jeu historiquement informé et copies d’instrument d’époque. Hélas il ne revint pas aux autres symphonies alors même que le Scottish Chamber Orchestra lui offrait l’instrument idéal pour poursuivre dans cet univers qu’il aimait tant.
En quelque sorte, Maxim Emelyanychev comble cette lacune : les Écossais, sous sa baguette si narrative, jouent absolument historiquement informés, cordes quasi sans vibrato, et pas plus aux cuivres.
Les paysages de l’Écossaise y gagnent une clarté, des angles, des transparences, jusqu’à des effets de glacis qui saisissent dès l’Andante initial : les tempêtes marines, les landes désolées, les nuits mystérieuses, tout cela sourd de la partition avec une telle puissance sans que jamais le contrôle des dynamiques, la précision des phrasés, l’équilibre de la balance ne cèdent à la furia qui pourtant éclate.
Cette maîtrise souveraine magnifiera aussi une Réformation hymnique, qui laisse espérer qu’un si éloquent attelage poursuivra chez l’Italienne, dans Le Songe d’une nuit d’été, Les Hébrides.
LE DISQUE DU JOUR
Felix Mendelssohn Bartholdy (1809-1847)
Symphonie No. 3 en la mineur, Op. 56, MWV N 18 « Écossaise »
Symphonie No. 5 en ré mineur, Op. 107, MWV N 15 « Réformation »
Scottish Chamber Orchestra
Maxim Emelyanychev, direction
Un album du label Linn Records CKD667
Acheter l’album sur le site du label Linn Records ou sur Amazon.fr ―
Télécharger ou écouter l’album en haute-définition sur Qobuz.com
Photo à la une : le chef et claviériste Maxim Emelyanychev –
Photo : © Andrej Grilc