Khatchaturian serait-il l’arbre qui cache la selve musicale arménienne ? Sa célèbre Toccata s’envole sous les doigts de Jean-Paul Gasparian qui fait tout pour sauver de sa médiocrité mélodique l’Adagio de Spartacus.
Après la radicale Sonate polyphonique d’Arno Babadjanian, quelle chute pour l’inspiration comme pour la simple écriture, le pianiste revenant à ce compositeur dont il avait gravé la splendide Ballade héroïque (voir ici) pour quatre partitions où s’ébroue un folklore revisité. La Danse de Vagharshapat ou l’ample mélodie de l’Elégie illustrent cette veine qui irrigue un univers encore largement à découvrir.
Un aède hante ce disque aussi beau qu’utile, Sayat-Nova dont le père du pianiste, compositeur majeur, paraphrases les musiques dans deux opus révélateurs, placés justement au cœur d’un programme refermé dans les épures de Komitas, transcriptions minimalistes de mélodies et de danses populaires, si modernes au fond dans leur nudité, des quasi documentaires sonores.
LE DISQUE DU JOUR
Arno Babadjanian
(1921-1983)
Prélude
Danse de Vagharshapat
Impromptu
Capriccio
Sonate polyphonique
Élégie (sur un chant de Sayat-Nova)
Gérard Gasparian (né en 1960)
Ballade (sur un chant de Sayat-Nova)
Poème (sur un chant de Sayat-Nova)
Aram Khachaturian (1903-1978)
Toccata, Op. 11
Adagio of Spartacus and Phrygia (No. 34, extrait du ballet “Spartacus” · arrangement pour piano seul : Emin L. Khachaturian)
Komitas (1869-1935)
4 Danses pour piano (1925)
Jean-Paul Gasparian, piano
Un album du label naïve V8444
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Photo à la une : le pianiste Jean-Paul Gasparian –
Photo : © Thenappan Chinnaiah