Souvenirs des Indes

À la fin de ce premier volume dédié à la découverte de l’œuvre pour orchestre qui doit en annoncer pléthore d’autres, le catalogue symphonique de C dépassant les cinquante opus, David Robert Coleman dévoile les Six Miniatures indiennes, merveilles d’évocation où l’art de ce compositeur oublié jaillit littéralement.

En 1965, il était loin de ces Indes qui furent le lieu d’un exil béni lorsqu’il dut fuir la chiourme nazie, tout occupé alors par son poste de professeur de musicologie à l’université de Bloomington, le cycle s’en trouve magnifié par l’étoffe des songes.

La Troisième Symphonie, partition majeure des années trente, emplie de modes indiens avec quelques touches indonésiennes (un gamelan s’invite parfois), rappelle qu’il fut avec John Foulds l’autre compositeur de ce rêve d’une Inde incarnée dans la formation symphonique, procédé porté à son acmé en 1945 avec Une symphonie indienne, son opus le plus repéré (Leon Botstein vient lui aussi de l’enregistrer).

Formidable disque porté par un chef qui parvient même à sauver le bavard Troisième Concerto pour piano (le violon l’inspirera autrement) où Elisaveta Blumina conjugue avec brio musicalité et virtuosité. Que nous réservera le prochain volume ? CPO aura-t-il l’audace d’exhumer certains opéras ? Die weisse Göttin, The Scarlet Letter le mériteraient.

LE DISQUE DU JOUR

Walter Kaufmann (1907-1984)
Œuvres orchestrales, Vol. 1

Concerto pour piano et orchestre No. 3
Symphonie No. 3
Une symphonie indienne
Six Miniatures indiennes

Elisaveta Blumina, piano
Rundfunk-Sinfonieorchester Berlin
David Robert Coleman, direction

Un album du label CPO 555631-2
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Photo à la une : le compositeur Walter Kaufmann – Photo : © DR