Belle idée, ouvrir un programme de concertos russes avec celui de Rimski-Korsakov, concerto-fantaisie inclassable, qu’en son temps Paul Badura-Skoda exhuma, entraînant un regain d’intérêt chez les pianistes russes eux-mêmes : Sviatoslav Richter et Igor Zhukov le championneront à leur tour.
Zlata Chochieva y est assez formidable, surtout dans un Finale où les trompettes du Tsar Saltan résonnent. En miroir la fantaisie néoclassique du Premier Concerto de Prokofiev aurait été évidente, mais elle préfère l’aventureux Deuxième Concerto, ne faisant qu’une bouchée de l’orageuse cadence du premier mouvement, mettant assez de diable dans le Scherzo, posant une touche d’indolence ironique au long de l’Intermezzo, fusant la tempête introductive du Finale que les Écossais font gronder : autre point de force de l’album, la perfection d’un orchestre mené grand train par l’excellent Karl-Heinz Steffens.
Final vainqueur avec l’irrésistible Suite de jazz d’Alexandre Tsfasman, Zlata Chochieva faisant danser son clavier dans cette partition cinématographique qui clôt son meilleur disque : découvrez-la ici.
LE DISQUE DU JOUR
Nikolai Rimski-Korsakov (1844-1908)
Concerto pour piano et orchestre en ut dièse mineur, Op. 30
Sergei Prokofiev (1891-1953)
Concerto pour piano et orchestre No. 2 en sol mineur, Op. 16
Alexandre Tsfasman (1906-1971)
Suite de jazz
Zlata Chochieva, piano
BBC Scottish Symphony Orchestra
Karl-Heinz Steffens, direction
Un album du label naïve V8448
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Photo à la une : la pianiste Zlata Chochieva – Photo : © Adriano Heitmann