Tout le violoncelle de Schumann ? Non, mais du moins son Concerto joué en allégements, histoire d’en débusquer plus intensément la lyrique dépressive. Kian Soltani se garde bien des effets de manche que les grands interprètes historiques y auront imposés comme un modèle. Son archet refuse l’éclat, préférant la narration à la proclamation, se liant aux sfumatos de l’orchestre surveillé par son konzertmeister, voix humaine assurément, ce qui lui aura donné tout loisir pour compléter son disque avec une grande brassée de lieder.
Les trois lieder avec orchestre, à quoi se joint le Langsam des Pièces dans le ton populaire, ne gagne pas à leurs vêtures d’orchestre qui les affadit, mais que paraisse le piano de Julien Quentin pour six autres (et un de Clara), soudain l’équilibre se rétablit, et avec lui cette poésie de l’intime qui rend les mélodies de Schumann si diseuses sous cet archet dont les notes n’oublient jamais les mots.
Mais comme j’aurai préféré les Stücke in Volkston au complet, les Fantasiestücke, l’Adagio und Allegro, même les trois Romances ! Demain peut-être.
LE DISQUE DU JOUR
Robert Schumann (1810-1856)
Concerto pour violoncelle et orchestre en la mineur,
Op. 129
12 Klavierstücke für kleine und große Kinder, Op. 85 (extrait : No. 12. Abendlied – version pour violoncelle et ensemble orchestral : Michael Rot)
Liederkreis, Op. 39 (extrait :
No. 7. Auf einer Burg ; No. 5. Mondnacht – versions pour violoncelle et ensemble orchestral : Michael Rot)
5 Stücke im Volkston, Op. 102 (extrait : No. 2. Langsam – version pour violoncelle et ensemble orchestral : Michael Rot)
Myrthen, Op. 25 (extraits : No. 7. Die Lotusblume ; No. 1. Widmung – versions pour violoncelle et piano : Soltani)
Dichterliebe, Op. 48 (extrait : No. 10. Hör’ ich das Liedchen klingen – version pour violoncelle et piano : Soltani)
Liederkreis, Op. 39 (extrait : No. 1. In der Fremde ; No. 9. Wehmut – versions pour violoncelle et piano : Soltani)
Waldszenen, Op. 82 (extrait : No. 9. Abschied – version pour violoncelle et piano : Soltani)
Liederalbum für die Jugend, Op. 79 (extrait : No. 27. Schneeglöckchen – version pour violoncelle et piano : Soltani)
Clara Wieck-Schumann (1819-1896)
6 Lieder, Op. 13 (extrait : No. 1. Ich stand in dunklen Träumen – version pour violoncelle et piano : Soltani)
Kian Soltani, violoncelle
Julien Quentin, piano
Camerata Salzburg
Gregory Ahss, konzertmeister, direction
Un album du label Deutsche Grammophon 4866489
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Photo à la une : le violoncelliste Kian Soltani – Photo : © Marco Borggreve