Fulgurant

Comme les accords de la première Valse fusent ! Là où tant de pianistes se raidissent, George Li envole les traits périlleux choisis par Ravel pour ouvrir le plus insaisissable de ses cycles.

George Li s’y montre d’un raffinement inouï, son pianisme souverain traque partout cette poésie étrange que Vlado Perlemuter ou Samson François avaient eux aussi débusquée, au point que ces Valses sont plus fantasques que nobles, plus vampiriques que sentimentales, jusque dans des suspensions à la limite du silence. Fascinant.

Pas moins fascinantes les Davidsbündlertänze ont aussi leur lot de fantaisies fantasques, sous ces doigts véloces qui envolent les écritures profuses de Schumann, cette clarté dans l’ampleur, ce sens du mystère, cette ardeur sans poids rappellent Géza Anda, rien moins, et comme son Arabeske chante !

Couleurs à foison, piano conteur, son Pétrouchka est illico d’anthologie, rappelant que l’Américain est chez lui dans le répertoire russe depuis son étourdissante victoire au Tchaikovski. Inexplicable qu’il soit si peu connu en France. S’il poursuivait chez Ravel, Miroirs, Gaspard, Tombeau, Sonatine, on prendrait peut-être ici la pleine mesure de ce petit génie.

LE DISQUE DU JOUR

Movements

Robert Schumann
(1810-1856)
Arabeske, Op. 18
Davidsbündlertänze, Op. 6
Maurice Ravel (1875-1937)
Valses nobles et sentimentales, M. 61
Igor Stravinski (1882-1971)
Trois Mouvements de Petrouchka, K012c

George Li, piano

Un album du label Warner Classics 5054197893148
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Photo à la une : le pianiste George Li – Photo : © Paul Marc Mitchell