Tiens, cette fois-ci ce n’est pas Jakub Hrůša, mais Christoph Eschenbach. L’intégrale des symphonies de Bruckner menée à (relative) petite vitesse par les Bamberger Symphoniker aurait-elle donc plusieurs magister ?
Passé la surprise, l’écoute corrige une légère appréhension. Christoph Eschenbach est assez souverain dans son art pour s’en remettre aux claires beautés des Bamberger, tout cela chante d’évidence, le caractère encore si singulier des bois, la pureté du quatuor semblent commander à la baguette ces tempos fluides dont elle n’est pas forcément prolixe. Le Moderato l’est juste un peu, mais l’Andante, pastorale sublime, est plus encore hors du monde qu’hors du temps.
Scherzo et Finale alertes, sans rien de ce qui parfois aura engoncé le geste d’Eschenbach. Après tant d’incursions chez Mahler menées par le chef allemand, paradoxalement son Bruckner montre une pâte assez schubertienne, une élégance des lignes, un sens du piano, de la nuance en retrait, qui, en tous cas dans la Deuxième, font merveille.
LE DISQUE DU JOUR
Anton Bruckner (1824-1896)
Symphonie No. 2 en ut mineur, WAB 102
Bamberger Symphoniker
Christoph Eschenbach, direction
Un album du label Accentus Music ACC30652
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Photo à la une : le chef d’orchestre Christoph Eschenbach –
Photo : © Marco Borggreve