Tristesse. Paavo Järvi aura bouclé son intégrale Bruckner pour Sony Classical (RCA) avec son orchestre francfortois, s’interdisant hélas de graver un nouveau cycle avec la Tonhalle de Zürich, alors même qu’il avait enfin trouvé la phalange idéale.
Cette Neuvième enténébrée, méphitique, dont seul le Scherzo, pris à une folle allure, échappe, quelle émotion proche de la terreur dès l’appel du cor, quel Götterdämerung !
Paavo Järvi apporte une attention extrême aux détails (le piqué des cordes au début du premier développement pour ne prendre qu’un exemple), rendant sonore tant d’éléments qui disparaissent sous des baguettes plus désordonnées, il compose un récit en jouant sur une échelle dynamique dont les retraits vers les pianissimos créent autant d’émotions.
Sa Neuvième regarde vers de nouveaux mondes, vers Mahler évidemment tout au long du Feierlich dont le misterioso saisit, plus encore dès la première grande phrase des cordes qui ouvre l’Adagio, dont l’immensité deviendra à mesure quasiment irrespirable.
Fabuleuse version, mais comment renoncer aux six autres symphonies…
LE DISQUE DU JOUR
Anton Bruckner (1824-1896)
Symphonie No. 9 en ré mineur, WAB 109 (version originale)
Tonhalle-Orchester Zürich
Paavo Järvi, direction
Un album du label Alpha Classics 1068
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Photo à la une : le chef d’orchestre Paavo Järvi –
Photo : © Alberto Venzago