Le quatuor français

Sortant du bureau de musique de Maurice Ravel, Ralph Vaughan Williams tira de son séjour parisien un merveilleux Quatuor où passent la précision d’écriture du compositeur du Concerto en sol majeur et plus encore une qualité d’imaginaire sonore quasi debussyste.

C’est la perle des trois opus consacrés par l’auteur de Job aux quatre cordes, loin devant le Quatuor de jeunesse dont si peu de versions auront paru déjà aussi proches des folksongs, y pliant des influences à peine perceptibles, et plus encore devant le Second datant de la Deuxième Guerre mondiale, qui réemploie avec plus d’habileté que de génie des matériaux tirés de diverses partitions à usage cinématographique.

Mais le Premier Quatuor fut-il jamais si justement compris ? Ni les Maggini, trop explicites, ni même les Medici, admirables par l’opulence sonore, n’auront à ce point trouvé le ton de rêve de l’Allegro, l’humour un peu folksong du faux Menuet, les espaces sensuels de la Romance, la fantaisie tendre d’un Finale où le génie du compositeur éclate.

Disque magnifique, qui rend justice à la part la moins enregistrée d’un catalogue qu’on croit totalement occupé par l’orchestre et par la voix.

LE DISQUE DU JOUR

Ralph Vaughan Williams (1872-1958)
Quatuor à cordes en ut mineur
Quatuor à cordes No. 1 en sol mineur
Quatuor à cordes No. 2 en la mineur

Verdi Quartett

Un album du label CPO 555345-2
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Photo à la une : © DR