Etsuko Hirose ose : Paul Gilson avait fait entrer dans le grand meuble tout l’orchestre chamarré de Rimski-Korsakov. C’était préférer le décor au conte, les tableaux au récit, ce que la pianiste japonaise réfute : la princesse en sursis c’est quasi elle, disant les péripéties, sachant que ce violon dégagé de l’orchestre par le compositeur est la conteuse elle-même.
Admirable par l’économie (même durant le naufrage final, qu’elle assume crânement), par la simple poésie qui restitue si finement l’univers trouble des contes orientaux, mieux qu’une alternative au brio affirmé par Paul Gilson, une remise en question qui ne se poursuivra pas avec la réduction par Sergei Bortkiewicz pour le piano, et pour les danseurs en salle de répétition, de son grand ballet oriental.
Un squelette que tout l’art d’Etsuko Hirose habille d’autant de costumes, une curiosité qui rappelle son attachement à ce magicien du piano.
LE DISQUE DU JOUR
Nikolai Rimski-Korsakov (1844-1908)
Schéhérazade, Op. 35
(version pour piano seul : Etsuko Hirose, d’après la version à 4 mains du compositeur)
Sergei Bortkiewicz
(1877-1952)
1001 Nuits – 10 Pièces pour piano
Etsuko Hirose, piano
Un album du label Danacord DACOCD 985
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Photo à la une : la pianiste Etsuko Hirose – Photo : © DR