Josef Krips aura gravé deux fois la 9e de Schubert pour Decca, un premier essai avec les splendeurs du Concertgebouw s’écoutait un brin trop, à revers le remake avec les Londoniens filant, alerte comme Mercure : il était poussé des ailes au plus viennois des chefs d’orchestre, le paradoxe est bien que cela se soit produit en studio avec le LSO.
Une captation en concert pouvait-elle rebattre les cartes ? En ce soir d’août 1972, avec ses chers Wiener Symphoniker, un sourire supplémentaire dore un fabuleux Scherzo, viennois au point d’en métamorphoser toute la symphonie, de son Allegro ma non troppo d’un sombre romantisme à l’envol solaire d’un Finale irrésistible, sans plus rien de martial, une autre apothéose de la danse.
Mais écoutez aussi le chant si pur de l’Andante. L’évidence même qui ferait accroire que l’art de Josef Krips ne rayonnait à plein qu’avec les Viennois, ce qu’un Till Eulenspiegel vif argent, si proche de celui confié au disque par le compositeur, confirme. Tant d’autres concerts de Josef Krips et des Symphoniker attendent d’être révélés, de quoi faire une belle boîte.
LE DISQUE DU JOUR
Richard Strauss (1864-1949)
Till Eulenspiegels lustige Streiche, Op. 28, TrV 171
Franz Schubert (1797-1828)
Symphonie No. 9 en ut majeur, D. 944 « Grande »
Wiener Symphoniker
Josef Krips, direction
Un album du label Orfeo C234901A
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Photo à la une : le chef d’orchestre Josef Krips – Photo : © Decca Classics