Leurs Sonates de Beethoven montraient déjà cette fusion parfaite de l’archet et du clavier, celles de Brahms ajoutent une palette souvent magique, qui laisse chanter les paysages crépusculaires de l’Allegro non troppo de l’Opus 38.
Un tel chant commun, des nuances si fines, rien qui appuie (l’Allegretto danse en apesanteur), là où tant auront chargé le jeu jusqu’au pathétique, décidément le Brahms d’Alisa Weilerstein et d’Inon Barnatan propose une relecture subtile, qui renouvelle également l’écoute de la Sonate, Op. 99 : cet appassionato assumé, ce piano quasi orchestre que l’archet d’Alisa Weilerstein essaye pourtant d’apaiser, cet espressivo qui ose heurter et fait entendre la modernité de l’écriture, je crois bien ne les avoir jamais perçus aussi clairement exposés qu’ici.
Les deux amis ajoutent leur arrangement de la Première Sonate pour violon, elle y gagne encore en sérénité, déploie un ton plus intime qu’à l’habitude, se colore de sfumatos magiques, centre d’un disque merveilleux à force d’être secret.
LE DISQUE DU JOUR
Johannes Brahms
(1833-1897)
Sonate pour violoncelle et piano No. 1 en mi mineur,
Op. 38
Sonate pour violoncelle et piano No. 1 en sol majeur,
Op. 78 (version pour violoncelle et piano : Alisa Weilerstein & Inon Barnatan)
Sonate pour violoncelle et piano No. 2 en fa majeur, Op. 99
Alisa Weilerstein, violoncelle
Inon Barnatan, piano
Un album du label Pentatone PTC5187215
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Photo à la une : le pianiste Inon Barnatan et la violoncelliste Alisa Weilerstein – Photo : © Marco Borggreve