Tant de pianistes se seront déboutonnés dans les Concertos de Liszt, poses et maniérismes, pas Yoav Levanon, qui se garde bien du moindre sirop, cela s’entend dans le dolce profond, le ton un peu Chopin qu’il met à l’Allegro maestoso du Premier Concerto, si finement secondé par le geste de Michael Sanderling.
Les Lucernois sont un atout précieux pour le jeune homme, lui donnant un cadre d’autant plus éloquent qu’il ignore tout pathos, renforçant son propos. Il a les moyens de sa politique, virtuose assurément au long du con fuoco du Finale du Concerto en mi bémol majeur, filant comme un diable la grande pyrotechnie de celui du Concerto en la majeur, mais ce seront d’abord les épisodes lyriques qui révéleront un art si élégant, sauvant la Totentanz de toute grandiloquence pour mieux en extraire le souffre. Comme j’aimerais l’entendre dans la Fantaisie hongroise, dans les Rhapsodies…
LE DISQUE DU JOUR
Franz Liszt (1811-1886)
Concerto pour piano et orchestre No. 1 en mi bémol majeur, S. 124
Concerto pour piano et orchestre No. 2 en la majeur,
S. 125
Totentanz, S. 126
Yoav Levanon, piano
Luzerner Sinfonieorchester
Michael Sanderling, direction
Un album du label Warner Classics 5021732423979
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Photo à la une : le pianiste Yoav Levanon – Photo : © Simon Fowler