Origine piano

Belle idée, et signée par un pianiste : tout ce que Ravel aura composé ici le fut d’abord pour le grand meuble, et c’est bien du piano que Jean-François Heisser imagine les quatre pièces du Tombeau de Couperin, les fantaisies de Ma mère l’Oye, la tristesse mesurée de la Pavane pour une infante défunte : manière par-delà les couleurs de l’orchestre de faire paraître le dessin du piano.

Cela rend l’album précieux, et à vrai dire la lecture émue de Ma mère l’Oye y suffirait, si du piano, Jean-François Heisser ne délivrait un Concerto en sol si singulier, d’abord poétique, dont les raffinements rappellent quel magicien du son il peut être. L’Adagio assai est parfait, si mozartien par sa simplicité, le Final évite tout effet, mais ce sera d’abord l’Allegramente, surtout ses épisodes de féérie, qui tireront l’oreille.

Demain Jean-François Heisser osera-t-il les terreurs du Concerto pour la main gauche, en les mariant aux vertiges de La Valse, à ceux d’Une barque sur l’océan ? Espérons.

LE DISQUE DU JOUR

Ravel l’alchimiste

Maurice Ravel (1875-1937)
Concerto pour piano et orchestre en sol majeur,
M. 83

Ma mère l’Oye, M. 60 (version orchestrale, 1911)
Le Tombeau de Couperin,
M. 68a (version orchestrale)

Pavane pour une infante défunte, M. 19 (version orchestrale)

Jean-François Heisser, piano, direction
Orchestre de Chambre Nouvelle-Aquitaine

Un album du label Mirare MIR582
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Photo à la une : le pianiste Jean-François Heisser – Photo : © Thomas Chapuzot