Les Sonates de Mozart posent quelques pièges à qui les abordent sur un piano moderne, jamais sur un pianoforte, le discours y coule naturellement, les accents piaffent, le caractère aiguisé des rythmes, la fantaisie des mélodies, les surprises de l’harmonie, tout un petit monde s’accorde soudain, prodigieux de vitalité.
Jérôme Hantaï a pour lui un pétillant pianoforte anonyme de l’époque de Mozart restauré par Christopher Clarke, dont le clavier alerte sert son propos.
Commencez par la Sonate en si bémol majeur, cette allégresse, cette fantaisie de grande allure s’incarnent dans le plaisir d’un jeu savoureux, si alerte, simplement irrésistible, et qui n’exclut pas l’émotion, palpable au détour d’une modulation.
Tout le disque est une fête, évidemment commencée par le ton très Watteau de la Sonate en ut majeur, petite merveille de tendresse que Jérôme Hantaï sauve des mignardises habituelles, une fantaisie supplémentaire paraissant dans les trois Rondos, joués sans traîner, le ré majeur doré par quelques accents Sturm und Drang est particulièrement attachant.
Il serait dommage que Jérôme Hantaï ne poursuive pas dans ce jardin particulier que lui sont les Sonates de Mozart.
LE DISQUE DU JOUR
Wolfgang Amadeus Mozart
(1756-1791)
Sonate pour clavier (No. 7)
en ut majeur, K. 309
Rondo en fa majeur, K. 494
Rondo en ré majeur, K. 485
Sonate pour clavier (No. 13)
en si bémol majeur, K. 333
Suite en ut majeur, K. 399/385i (extrait : II. Allemande)
Rondo en la mineur, K. 511
Jérôme Hantaï, pianoforte
Un album du label Mirare MIR730
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Photo à la une : le claviériste Jérôme Hantaï –
Photo : © Jean-Baptiste Millot