Echos d’un temps heureux

Le ton très Fauré qui ouvre la Deuxième Sonate dit assez ce qu’Alexandre Tansman, tout juste arrivé à Paris doit à la musique française : cette sensualité, ces harmonies dorées, le ton de rêve des mélodies sont le premier écho d’un génie que le Paris cosmopolite de l’entre-deux guerres va révéler à lui-même.

Ludwika Maja Tomaszewska-Klimek y est merveilleuse d’apartés, de sourires, d’imagination simplement, si finement secondée par Hanna Holeska, mais pourquoi avoir choisi de placer l’œuvre au centre du disque ? Serait-ce par crainte qu’on n’y reconnaisse pas vraiment l’impertinence allègre qui signera le style Tansman quelques années plus tard, celui qui explose dans l’étourdissante Sonata quasi una fantasia ouvrant justement l’album.

Concert d’épices, accent persifleurs, musique de pur plaisir, emportée avec brio par cet épatant duo qui réussira tout autant le kaléidoscope de la Première Sonatine, autre chef-d’œuvre des années vingt où Tansman mêle avec sa verve coutumière l’impertinence à la poésie, et soudain distille cette nuit de brume saisissante de l’Intermezzo, avant un savoureux Foxtrot qui ne laisse pas croire possible l’éther d’un second nocturne, et pourtant… L’œuvre est un bijou, à l’image de ce disque très précieux.

LE DISQUE DU JOUR

Quasi una fantasia

Alexandre Tansman
(1897-1986)
Sonata quasi una fantasia (1924)
Sonate pour violon et piano No. 2 en ré majeur (1919)
Sonatine pour violon et piano No. 1 (1925)
Romance pour violon et piano (1918)

Ludwika Maja Tomaszewska-Klimek, violon
Hanna Holeksa, piano

Un album du label DUX Records 2082
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Photo à la une : © DR