Des Sonates éparses, que Kirkpatrick aurait réunies par pur caprice ? Francesco Corti soutient l’autre version, celle qui laisse possible le regroupement par paires. Pourquoi pas ? Mais l’importance du disque dépasse largement cette proposition d’assembler huit diptyque, et le choix du clavecin n’y est pas pour peu.
Dès la Sonate en ré mineur, ce preludio désolé, le roide Philippe Humeau d’après des instruments italiens sonne très grand Siècle, soulignant les archaïsmes d’une écriture dont on fait souvent entendre uniquement les audaces.
Francesco Corti respecte le décor, s’il anime les fantaisies en les colorant presque contre l’instrument, et avec la virtuosité qu’on lui sait, ce sera d’abord dans les Andante, les Adagios, que le chant pur de cette belle caisse s’accordera à son propos.
D’où vient qu’à l’écoute de ce disque aux milles joyaux on oublie les danses pour rester imprégné par les arias ? Soudain Scarlatti s’approche de Bach, comme le fit souvent Pierre Hantaï, une élévation transpose la fantaisie en sublime, les portes d’un continent d’émotions s’ouvrent, espérant que l’on est qu’au début du voyage.
LE DISQUE DU JOUR
Domenico Scarlatti
(1685-1757)
Sonate en ré mineur,
K. 213
Sonate en ré majeur,
K. 214
Sonate en la majeur,
K. 208
Sonate en la majeur,
K. 209
Sonate en si bémol majeur,
K. 248
Sonate en si bémol majeur, K. 249
Sonate en mi majeur, K. 215
Sonate en mi majeur, K. 216
Sonate en la mineur, K. 217
Sonate en la mineur, K. 218
Sonate en ut majeur, K. 242
Sonate en ut majeur, K. 243
Sonate en si majeur, K. 244
Sonate en si majeur, K. 245
Sonate en la majeur, K. 219
Sonate en la majeur, K. 220
Francesco Corti, clavecin
Un album du label Arcana A568
Acheter l’album sur le site du label Arcana ou sur Amazon.fr ― Télécharger ou écouter l’album en haute-définition sur Qobuz.com
Photo à la une : le claveciniste Francesco Corti – Photo : © DR