Révélation ?

Ajout majeur à la discographie de Michael Gielen ? Pas pour l’œuvre qu’on espérait : à Vienne comme à Baden-Baden, son Mandarin merveilleux, pour complet qu’il soit, n’entend rien de la pantomime, le chef allemand restant à la surface du drame pour mieux exposer la syntaxe révolutionnaire de Bartók. Un certain sentiment de vide s’installe, d’autant que la lecture est moins précise que celle publiée dans la boîte BartókStravinski par la SWR (voir ici) et les chœurs plus effacés.

Non, l’ajout majeur viendra plutôt d’une lecture âpre, anguleuse, résolument moderniste du Deuxième Concerto pour violon. Au disque, pour Christian Tetzlaff, Gielen n’y avait été que glace. Ici, le violon rapsode d’Ernst Kovacic que les Viennois ont toujours apprécié à sa juste valeur, lui inspire une lecture bouillonnante qui serait absolument fascinante si le soliste ne souffrait parfois dans le Finale. Mais enfin, ne serait-ce que pour l’Allegro non troppo, si intense, le disque mériterait d’être thésaurisé.

LE DISQUE DU JOUR

Béla Bartók (1881-1945)
Le Mandarin merveilleux,
Op. 19, Sz. 73, BB 82

Concerto pour violon et orchestre No. 2, Sz. 112,
BB 117

Ernst Kovacic, violon
ÖRF Radio-Symphonieorchester Wien
Michael Gielen, direction

Un album du label Orfeo C230141
Acheter l’album sur le site www.clicmusique.com, ou sur Amazon.fr

Photo à la une : le violoniste Ernst Kovacic –
Photo : © Kurt Weill Fest Dessau GmbH/L