Dina Stojilković, pas encore trentenaire lorsqu’elle enregistra cet album, consacra sa thèse aux Goyescas, surtout elle les joue comme personne aujourd’hui ! Admirables, ce feu élégant, ces chants si évocateurs de Chopin, le brio des danses et l’abime des mélodies, qui offrent tous les visages de deux cahiers et en sus un éblouissant Pelele !
Tout cela dans une palette dont les vermillons n’oblitèrent pas les nuances plus subtiles : écoutez seulement son Rossignol. Assurément, elle parle le Granados couramment, elle en fait briller la syntaxe, et son prodigieux vocabulaire sonore doit beaucoup à ce grand Steinway modèle B de 1895, un de ces pianos du temps de Granados que le virtuose aimait jouer, pour ces œuvres, pour celles de Chopin ou de Schumann, les deux pôles de son univers.
Enivrante et vertigineuse version, il faut espérer d’y entendre le premier volume d’une exploration exhaustive de ce cosmos pianistique : Dina Stojilković a trouvé l’instrument idéal pour nous dire son Granados.
LE DISQUE DU JOUR
Enrique Granados
(1867-1916)
Goyescas
El pelele
Dina Stojilković, piano
Un album du label CPO 555¬ 677-2
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Photo à la une : la pianiste Dina Stojilković – Photo : © Miloš Dašić