Vers l’ombre

« Ombre et lumière » annonce la couverture, plus pourtant du côté ombre, la sélection de grands lieder nocturnes ou tragiques l’atteste, le timbre même et où en est rendue la voix de Samuel Hasselhorn le confirment, baryton plus sombre à mesure des albums.

À cela s’ajoute que l’on chante ici moins qu’on ne dit, c’est le Schubert déclamatoire qui pointe, manière de présenter quasiment l’envers d’une Schöne Müllerin (voir ici) où le chant était capiteux, ce qui permet à Samuel Hasselhorn de se faire diseur, ce qu’il faut pour le ton de ballade de Des Sängers Habe et Auf der Bruck, entre autres.

Dans ce voyage secret, Ammiel Bushakevitz ajoute Ländler et Deutsche Tänze, échappées tendres qui permettent de reprendre souffle avant de replonger dans les lieder, qui flirtent avec la ténèbre, où le pianiste nous guide avec l’art qu’on lui connaît. Schubert est son monde.

LE DISQUE DU JOUR

Schubert 200. Volume 2
Licht und Schatten

Franz Schubert (1797-1828)
Die junge Nonne, D. 828
Auflösung, D. 807
Die Allmacht, D. 852
17 Ländler, D. 366 (2 extraits : No. 3 en la mineur – No. 4 en la mineur – No. 3 en la mineur)
Der Einsame, D. 800
Abendstern, D. 806
Normans Gesang, D. 846
Das Heimweh, D. 851
6 Deutsche Tänze, D. 820 (3 extraits : No. 1 en la bémol majeur – No. 2 en la bémol majeur – No. 1 en la bémol majeur – No. 3 en la bémol majeur – No. 1 en la bémol majeur)
Fülle der Liebe, D. 854
Des Sängers Habe, D. 832
Auf der Bruck, D. 853
Im Abendrot, D. 799
18 Deutsche Tänze & Ecossaises, D. 783 (5 extraits : No. 2 en ré majeur – No. 4 en sol majeur – No. 5 en si mineur – No. 6 en si bémol majeur – No. 7 en si bémol majeur)
Lied des gefangenen Jägers, D. 843
An mein Herz, D. 860
Wandrers Nachtlied II, D. 768
Wiedersehn, D. 855

Samuel Hasselhorn, baryton
Ammiel Bushakevitz, piano

Un album du label harmonia mundi HMM902747
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Photo à la une : le baryton Samuel Hasselhorn – Photo : © Nikolaj Lund