Concerto-tempête

Le Concerto pour piano de Max Reger, vous connaissez ? On ne lui savait pas un autre concerto si proche par le caractère comme par l’écriture. Pour autant qu’Adolf Busch ait composé son Concerto en 1921, soit onze ans après celui de Max Reger, il semble comme une paraphrase inspirée de celui de son prédécesseur, et plus encore. La Fondation Sacher aura fini par le révéler, le tirant des archives de la famille Busch dont elle est le dépositaire, et une autre copie, justement conservée dans le fonds Max Reger aura permis d’éditer une partition complète.

L’œuvre s’affirme d’emblée comme l’un des concertos majeurs des années 1920, loin des tentations modernistes qui agitaient les créateurs de l’entre-deux-guerres, coulé dans une tradition absolument germanique venue du grand fleuve Brahms, comme l’ultime manifestation d’une Allemagne idéale bientôt engloutie dans les affres du nazisme.

Florence Millet, portée par un orchestre ardant des tempêtes, en donne une lecture épique, révélant sur le même album une théorie de pièces pour piano solo où éclate la personnalité si saillante d’un compositeur de première force que le violoniste génial aura trop éclipsé. Une interrogation pourtant. Comment Rudolf Serkin, alors même qu’il enregistra le Concerto de Reger put ne pas se pencher sur un opus aussi saisissant, fruit de la plume de son beau-père vénéré ? La partition semblait alors encore inaccessible hélas.

LE DISQUE DU JOUR

Adolf Busch (1891-1952)
Concerto pour piano et orchestre en ut majeur, Op. 31
Agitato, BoO 30
Intermezzo en la mineur,
BoO 102

Variations en si bémol majeur, Op. 63
Suite, Op. 60b
Kleines kanonisches Scherzo im alten Styl
Andante affetuoso, BoO 36
Allegro vehemente, BoO 32
Andante espressivo, BoO 37

Florence Millet, piano
Vogtland Philharmonie
David Marlow, direction

Un album du label CPO 555 574-2
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Photo à la une : Busch, sa femme et sa fille, avec Arturo Toscanini (qui porte un chapeau) – Photo : © Bundesarchiv