La pure beauté de ce violon fait illico oublier le caractère d’étude que tant d’interprètes auront souligné à loisir : la virtuosité de María Dueñas passe inaperçue, son archet arachnéen joue les Caprices capriccioso, et préfère une lumière séraphique aux foucades diaboliques.
Par la perfection elle n’est pas si loin de Michael Rabin, son plus léger, archet plus fusant, une merveille qui se prolonge dans un choix de pièces où la virtuosité n’est à nouveau que musique, jusque dans De cuerda y madera, merveille capricieuse signée par Gabriela Ortiz où la rejoint Alexander Malofeev, le nouveau petit prince du piano russe (Deutsche Grammophon lui aurait-il signé un contrat ?).
Itamar Golan et Boris Kuschnir, entre autres, l’accompagneront pour d’autres pièces, l’orchestre s’ajoutant pour deux pages célèbres – l’Introduction et Rondo capricioso de Saint-Saëns est éblouissante, et une troisième bien moins courue de la même plume, le tardif Caprice andalou où la violoniste fait chanter cette alouette si pure, magique simplement.
LE DISQUE DU JOUR
Niccolò Paganini (1782-1840)
24 Caprices pour violon solo, Op. 1, MS 25
Pablo de Sarasate
(1844-1908)
Caprice basque, Op. 24
Itamar Golan, piano
Fritz Kreisler (1875-1962)
Recitativo et Scherzo-Caprice, Op. 6
Caprice viennois, Op. 2* (version pour violon et guitare : Antoine Fougeray)
*Raphaël Feuillâtre, guitare
Jordi Cervelló (1935-2022)
Milstein Caprice
Henryk Wieniawski (1835-1880)
Étude-Caprice pour 2 violons en mi bémol majeur, Op. 18 No. 2
Boris Kuschnir, violon
Gabriela Ortiz (née en 1964)
De cuerda y madera
Alexander Malofeev, piano
Camille Saint-Saëns (1835-1921)
Caprice andalou[s] en sol majeur, Op. 122
Introduction et rondo capriccioso, Op. 28
Hector Berlioz (1803-1869)
Rêverie et caprice, H. 88
Deutsches Symphonie-Orchester Berlin – Mihhail Gerts, direction
María Dueñas, violon
Un album de 2 CD du label Deutsche Grammophon 4865708
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Photo à la une : la violoniste María Dueñas – Photo : © Sonja Müller