George Antheil voulait-il se débarrasser de sa légende de « bad boy » ? Le libretto si habilement troussé de Michael Dyne lui donna l’occasion d’assembler le disparate d’une partition brillantissime, qui s’amuse à un tourbillon de citations, histoire de doubler celui de l’action. Mais qui est cette Vénus en Afrique ? Une jeune fille qui aidera Yvonne et Charles à remettre leur couple d’aplomb.
Avec ces musiques de charmeur de serpent, son orchestre bigarré (avec klaxon), sa virtuosité sensuelle qui enchante des ariosos délicieux et comme échappés de Broadway, l’œuvre est une pure réussite, créée à Dallas en 1957, et manque cruellement à nos scènes ; elle ferait pourtant pendant à d’autre opéras en un acte, L’heure espagnole de Ravel et autre Gianni Schicchi de Puccini.
Steven Sloane avait voulu à toute fin l’enregistrer, on était en 2009. Finalement l’œuvre aura trouvé enfin les chemins du CD, distribution idéale, Yvonne piquante à souhait, Charles irrésistible et la Venus assortie d’un brin de magie selon Claudia Barainsky, tous s’amusent dans ce mélange subtil d’esprit et de sensualité, preuve qu’à deux ans de sa mort George Antheil n’avait rien abdiqué de sa verve.
LE DISQUE DU JOUR
George Antheil (1900-1959)
Venus in Africa, opéra en 1 acte et 3 scènes
Johanna Stojković, soprano (Yvonne, an attractive young girl)
Milijenko Turk, baryton (Charles, an attractive young man)
Thomas Laske, baryton
(The Innkeeper, an Arab)
Claudia Barainsky, soprano (Venus, the Girl)
Stephan Boving, ténor (The Peddler)
Bochumer Symphoniker
Steven Sloane, direction
Un album du label CPO 777450-2
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Photo à la une : la soprano Claudia Barainsky –
Photo : © Anna Thorbjoernsson