Les opus de chambre de la première manière de Frank Bridge sont une sorte d’éden, avec les années son langage se radicalisera, prenant corps dans le sillage de la Seconde Ecole de Vienne, mais jusqu’à la veille de la Première Guerre mondiale, un lyrisme subtil plein d’idées fulgurantes animera sa plume.
Le grand Sextuor à cordes repris maintes fois entre 1906 et 1912 reste le chef-d’œuvre de la première manière de Bridge, œuvre rêveuse et secrète, belle comme du Debussy, où les harmonies se diaprent d’étoiles, où les graves murmurent, vraie nuit de sons qui m’évoque le magnifique Concert pour Quatuor de Guillaume Lekeu. Quelle nostalgie, que de tendresses dans cette musique qui ose souvent regarder vers l’avenir, mais sans rien de systématique, et quel bonheur de la voir si bien sentie et montrée par un ensemble allemand qui ose dédier tout un disque à des raretés anglaises.
Le Scherzo de Holst, d’un charme plein d’humour, le Sextuor d’Holbrooke avec son Finale en forme de gigue, seront de vraies découvertes, mais c’est à l’opus de Bridge que vous reviendrez.
LE DISQUE DU JOUR
Frank Bridge (1879-1941)
Sextuor à cordes en mi bémol majeur, H. 107
Gustav Holst (1874-1934)
Scherzo pour sextuor à cordes, H. 23
Joseph Holbrooke
(1878-1958)
Sextuor à cordes en ré majeur, Op. 43
Kölner Streichsextett
Demetrius Polyzoides, violon
Elisabeth Polyzoides-Baich, violon
Bernhard Oll, alto
Rémy Sornin-Petit, alto
Uta Schlichtig, violoncelle
Birgit Heinemann, violoncelle
Un album du label CAvi-Music 8553079
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Photo à la une : les membres du Kölner Streichsextett – Photo : © Marion Koel