Et si le meilleur de l’art de Sergiu Celibidache s’était concentré lors de sa collaborations avec les phalanges des pays nordiques ? On connaît relativement bien son héritage à la Radio Suédoise, moins les concerts qu’il donna de l’autre côté de la frontière, avec l’Orchestre Symphonique National du Danemark.
La soirée Mozart captée dans la salle de la Radio de Copenhague le 9 novembre 1972 est une pure merveille : la fièvre et les raffinements de sa 40e Symphonie sont inouïs, quel travail admirable sur les cordes, quel sens de la ligne préservée par des tempos fluides : l’art de Celibidache à son sommet.
Avec le Requiem, emporté par une rage rentrée terrible – on entend Celibidache fouetter les chœurs de sa fameuses onomatopée – on entre dans un autre monde à compter de l’Offertorium : cette sérénité immense, cette lumière qui est la grâce même, cette intensité sans tension contrastent avec toute la fureur de la Sequentia comme jamais.
Magnifique, indispensable, et pas seulement aux thuriféraires de Celibidache, d’autant que le quatuor des solistes réserve de belles surprises.
LE DISQUE DU JOUR
Sergiu Celibidache Edition
Vol. 6
Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Symphonie No. 40 en sol mineur, K. 550
Requiem en ré mineur, K. 626
Margareta Hallin, soprano
Gurli Plesner, contralto
Claes-Hakan Ahnsjo, tenor
Ulrik Cold, basse
Chœur et Orchestre Symphonique National du Danemark
Sergiu Celibidache, direction
Enregistré à Copenhague, les 9-11 novembre 1972
Un album du label St-Laurent Studio YSL T-868
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Photo à la une : le chef d’orchestre Sergiu Celibidache – Photo : © DR