Première journée de notre seconde session d’enregistrement Meeting Ginastera avec le pianiste Gabriel Urgell Reyes ce lundi 25 août 2014. Nous avions initialement prévu de nombreux enregistrements cet été, entre la mi-juillet et la fin août, car nous voulions réaliser l’intégralité des Vol. 2 (Ginastera, Mompou) et 3 (Ginastera, et l’hommage à Reich composé par Gabriel lui-même). A la suite d’incertitudes logistiques et financières également, nous avions décidé au début de l’été de ne réaliser que le Vol. 2 durant notre session de fin août, en le raccourcissant un peu – en effet, notre programme initial (avec l’intégralité des Chansons & Danses de Federico Mompou) était en réalité bien trop copieux pour un CD d’environ soixante minutes. Nous voilà donc en cette fin août, à Viroflay dans les Yvelines, pour quelques jours en studio qui s’annoncent intenses. Etienne Graindorge (Portamento) nous rejoignait à nouveau pour cette nouvelle aventure.
Un partenariat très étroit engagé par Gabriel avec la Ville de Viroflay, au Conservatoire de laquelle il enseigne, a permis de préparer, sous la forme d’une résidence, l’exposition Sacred Meetings, construite avec la sculptrice Ayano Ohmi et dont la première déclinaison aura lieu en janvier – février de l’année prochaine. Nous pouvions donc disposer durant les deux mois d’été de la salle de l’Auditorium. Son acoustique est à vrai dire totalement différente de l’Historischer Reitstadel à Neumarkt in der Oberpfalz, en Allemagne, où nous nous étions rendus pour le premier volume (sortie 6 octobre 2014). L’auditorium est plus sec. Le piano, lui aussi, s’avère différent, un Blüthner que notre accordeur, Laurent Brialy, a du, en cette première journée, ré-harmoniser en profondeur pendant quelques heures, au milieu de la journée, afin de lui donner un éclat et une chaleur communicatives.
Nous avons en conséquence commencé notre journée de travail relativement tard, vers 15h00, avec le début des 12 Préludes américains, partition d’environ treize minutes, composée de pages très brèves et épurées. La densité de ces pages concises s’avère délicate. Le sublime Triste (No. 2) est un casse-tête monumental. Il n’y a pas grand chose sur la partition : écriture à deux voies, quatre portées d’une simplicité déconcertante, faite de blanches à la main gauche et d’un chant mélodique plutôt plaintif à la main droite. Cette page appelle les grands espaces, mais la transformer en une contemplation de la pampa, risque de lui enlever aussi ce caractère de tristesse demandé par Ginastera (qui l’a titrée ainsi). A l’issue de cette première journée de travail (fermeture administrative de l’auditorium à 18h), il n’est pas certain, en réalité, que nous ayons trouvé le caractère expressif de la pièce.
Photo à la une : (c) Pierre-Yves Lascar – Août 2014