Longtemps, j’ai repris ce disque, et recevant celui d’Hortense Cartier-Bresson dont je vous écrirai prochainement, l’écoutant, je suis revenu à l’album de François Chaplin. C’est un pianiste que j’aime depuis son intégrale Debussy. Il sait être simple, ce qui pour le piano de Brahms, et plus encore pour ses opus tardifs, est une bénédiction.
La nudité de son toucher dans l’Opus 119 est comme l’archet d’un alto, un chant de mots plus que de notes. Cette qualité poétique se retrouve tout au long de cet album discret, qui ne devrait pas passer aussi inaperçu, voilà pourquoi, pris dans l’audition de plusieurs disques Brahms consacrés aux mêmes opus, je voulais en saluer le ton si singulier, surtout après y avoir entendu le clavier si orchestral de Boris Berman.
Tout au long de l’Opus 118, ce ne sont que paysages d’entre-orages, nocturnes ombreux parcourus par un ton de légende qui emporte aussi les deux Rhapsodies, jouées sans effet, avant que l’éclaircie des trois Intermezzi, Op. 117 ne reviennent dire leurs poèmes de clavier.
Assurément pour François Chaplin, ce disque est un bréviaire, on l’y entend prier ce que chez Brahms il sait être les mots de l’Ecclésiaste, même lorsque le piano est seul.
LE DISQUE DU JOUR
Johannes Brahms (1833-1897)
6 Klavierstücke, Op. 118
4 Klavierstücke, Op. 119
2 Rhapsodies, Op. 79
3 Intermezzi, Op. 117
François Chaplin, direction
Un album du label Aparté AP173
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Photo à la une : le pianiste François Chaplin – Photo : © DR