Adèle Charvet s’est fait une sacrée réputation en chantant au débotté toute la seconde partie du Messie auquel elle assistait. Peu après ce coup d’éclat, Alpha publiait son premier disque, venu à point nommé. Et quel disque ! La voix est d’une beauté peu commune, mezzo sombre et si bien placé que son medium porte les mots avec une suavité certaine, vibrato contrôlé qui sait provoquer l’émotion, poèmes à fleur de lèvres, il est rarissime de trouver chez une si jeune cantatrice un art déjà si achevé, et qui ose sortir des sentiers battus avec une témérité réjouissante.

L’album s’ouvre sur des Copland merveilleux qui préparent au sommet du disque, le Silent Noon irréel tiré de The House of Life de Ralph Vaughan Williams.

Tout le disque est composé de purs gemmes lyriques, nocturnes, nostalgiques, où cette voix n’est qu’émotion, et qui se pique parfois d’un humour charmant (Jonny des Cabaret Songs de Britten) et sait envoler la plus tendre des mélodies (I said to love de Gerald Finzi).

Disque merveilleux, où le piano de Susan Manoff met ses étoiles de notes.

LE DISQUE DU JOUR

Long Time Ago

Mélodies d’Aaron Copland, Ralph Vaughan Williams, Benjamin Britten, Samuel Barber, Glen Roven, Jake Heggie, William Bolcom, Charles Ives, Gerald Finzi, Madeleine Dring, Roger Quilter

Adèle Charvet, mezzo-soprano
Susan Manoff, piano

Un album du label Alpha 556
Acheter l’album sur le site du label Alpha Classics ou sur Amazon.fr – Télécharger ou écouter l’album en haute-définition sur Qobuz.com

Photo à la une : la mezzo-soprano Adèle Charvet – Photo : © DR